Vers une diminution des risques politiques européens !

mars 2017

Les événements de la semaine dernière ont conforté la dynamique positive des marchés financiers.

La Fed a comme attendu relevé ses taux directeurs d’un quart de point à 1% et surtout les élections néerlandaises ont donné la victoire aux partis pro-européens. Après avoir soutenu l’économie américaine depuis la crise financière de 2008, la banque centrale américaine confirme un resserrement progressif de sa politique monétaire. Le marché s’attend désormais à deux autres hausses de taux en 2017 et 3 nouvelles en 2018. Se confirme ainsi que 2017 sera une année de divergence des politiques des banques centrales. Avec un taux de chômage à 4,7%, une inflation de 1,7% proche de son objectif de 2%, tirée par une hausse des salaires, la Fed dispose d’un contexte favorable pour poursuivre graduellement son resserrement monétaire, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) est encore loin de cette embellie économique, même si les indicateurs de tendance (indices des directeurs d’achats, indices de confiance des consommateurs) sont meilleurs. La BCE devra également gérer les contraintes politiques importantes de 2017. Sur ce sujet, les résultats des élections législatives aux Pays-Bas ont été un soulagement puisque le parti d’extrême droite mené par Geert Wilders a progressé, mais sans parvenir au statut de premier parti du pays. La prochaine source d’inquiétude sera l’élection présidentielle française dont le premier tour aura lieu dans un peu plus d’un mois maintenant. Si cette inquiétude ne se perçoit pas dans une volatilité accrue des marchés, elle est perceptible dans l’évolution des taux français, qui se sont écartés des taux allemands depuis le début de l’année.

Les indices boursiers ont été haussier la semaine dernière : +0,94% pour l’Eurostoxx50, +0,72% pour le CAC 40 et +1,10% pour le DAX. Le DJ affiche aussi une hausse de +0,06% et le Nasdaq de +0,67%. Le NIKKEI a marqué une baisse de -0,42%, évoluant à contre tendance.

Le risque d’éclatement britannique !

Les élections législatives néerlandaises ont fortement rassuré les investisseurs concernant le risque lié à la progression du mouvement populiste en Europe. Cela permet d’envisager avec un peu plus de sérennité le résultat des élections françaises. Le parti libéral du premier ministre Mark Rutte a devancé nettement le parti eurosceptique de Geert Wilders en obtenant 33 des 150 sièges que compte la Chambre Basse (vs 22 sièges). L’euro s’est alors apprécié face au dollar de 1,30% depuis mercredi à 1,074$. Concernant la France, le dernier sondage OpinionWay indique que Marine le Pen demeure en tête des intentions (28%, +1pt) devant Emmanuel Macron (25%) et François Fillon (20%). Au second tour, le candidat d’En Marche l’emporterait assez facilement avec 59% des voix. A un mois des élections et juste avant le premier débat de ce soir, on pourrait considérer que l’élection est faite mais le caractère très particulier de cette campagne nous oblige à rester prudent. Notre conviction est que le score de Marine le Pen sera encore plus élevé au premier tour mais qu’elle devrait être largement battue au deuxième tour par un Emmanuel Macron fort d’un programme plus consensuel et des atouts de sa jeunesse et d’une nouvelle offre politique, orientation qui se dessine dans plusieurs pays européens.

En Grande-Bretagne, le Parlement britannique a adopté le texte de loi permettant à Theresa May de déclencher l’article 50 du Traité de Lisbonne, condition pour mettre en oeuvre le processus de sortie de l’UE. Une fois la procédure lancée, le Royaume Uni disposera de 2 ans pour boucler les négociations de sortie. Le sentiment indépendantiste se fait alors fortement ressentir : la première ministre écossaise Nicola Sturgeon a demandé au parlement un second referendum concernant l’indépendance de l’Ecosse (requête refusée). Les derniers sondages indiquent que 46% des écossais y seraient favorables, un chiffre en progression. En Irlande du Nord, la leader du parti Sinn Fein, Michelle O’Neil a indiqué qu’un referendum devait avoir lieu «le plus tôt possible». Au Pays de Galles, les indépendantistes du Plaid Cymru ont soulevé la question de la nécessité d’un référendum sur une possible sécession avec le Royaume-Uni. En conclusion, la situation britannique devrait rester très délicate. Le risque d’éclatement interne est de plus en plus réel et les négociations avec l’Europe seront tendues. Certaines voix sérieuses commencent alors à imaginer un nouveau vote sur cette sortie de l’euro.

Nouvelles avancées de Donald Trump

Donald Trump a présenté son premier budget devant le Congrès. Il a proposé des coupes importantes dans les budgets alloués à la diplomatie (-28%) et au changement climatique (-31%) pour augmenter celui consacré à la défense (+9%). Sur le plan macroéconomique, l’indice Empire Manufacturing a progressé plus que prévu en mars (16,4 vs cons 15), de même pour l’inflation en février (+0,1% vs cons 0%). L’indice de la Fed de Philadelphie est aussi ressorti supérieur aux attentes (32,8pts vs cons 30pts) avec un indice des nouvelles commandes qui atteint un plus haut depuis 30 ans (à 38,6 pts). Le marché de l’emploi affiche toujours une tendance favorable avec une nouvelle baisse des demandes hebdomadaires au chômage (241k vs 243k la semaine dernière). Ces éléments sont ainsi cohérents avec l’analyse de la FED et avec les prochaines hausses des taux.

Seule incompréhension cette semaine, la baisse du dollar. Nous considérons que la baisse du dollar qui se poursuit face à la plupart des devises, n’est pas justifiée. Le dollar devrait rapidement revenir autour de 1 € = 1,05 $, voire proche de la parité en raison de la divergence des évolutions des taux d’intérêt. Le cours du WTI s’est aussi replié cette semaine et a touché un plus bas depuis 3 mois à 47,72$ le baril. Cette baisse est survenue après la publication du rapport mensuel de l’Opep indiquant que les stocks mondiaux ont continué d’augmenter au mois de janvier.

Vers une poursuite de la hausse ?

Nous avions dit dans notre dernière note que la semaine dernière serait importante pour l’évolution des marchés financiers. Les marchés ont répondu assez positivement avec une diminution des risques politiques et la poursuite de l’amélioration des données macro-économiques que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. Dans ce contexte, notre scénario reste inchangé. Le premier trimestre 2017 va se terminer et nous considérons que les chiffres que vont publier les entreprises seront assez positifs en termes de résultat. En effet, les entreprises vont profiter d’une base comparable favorable car le premier trimestre 2016 était assez faible et la constitution des résultats va bénéficier d’une tendance haussière des chiffres d’affaires. Nous attendons alors une hausse des niveaux de valorisation et maintenons une croissance des indices actions mondiaux d’environ 5 à 7% sur ce premier semestre.

Source : Lettre hebdomadaire 360 Hixance am n°227, lundi 20 mars 2017 – Jean-Noël VIELLE – Directeur de la gestion

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