Les marchés financiers débutent la semaine dans le calme…

juillet 2021

Forte progression des marchés sur ce premier semestre 

L’ensemble des marchés financiers a connu un premier semestre très favorable avec un regain de hausse des marchés américains cette dernière semaine. Le CAC 40 a crû de 17,2% après une année 2020 à -7%. Le Nasdaq, après une hausse de 43,6% en 2020 s’adjuge une augmentation de +12,5%, confirmant le bon comportement des valeurs technologiques. Aux Etats-Unis, Le S&P 500 et le Nasdaq ont atteint de nouveaux sommets vendredi, le S&P clôturant en hausse pour un septième jour consécutif. Ces évolutions s’expliquent principalement par l’intensité de la reprise économique, la faiblesse des taux d’intérêt et les progrès en matière de vaccination contre le Covid 19. Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a néanmoins souligné que la reprise restait exposée à des incertitudes, à commencer par les risques liés à la propagation des variants du coronavirus. 

Dans les facteurs positifs en matière d’amélioration de la conjoncture, on signalera l’augmentation des ventes de détail en Allemagne, qui ont rebondi de 4,2% en mai après une chute de 6,8% en avril. Le rapport du département du Travail a montré que l’économie américaine a créé 850.000 emplois non-agricoles en juin, un chiffre supérieur au mois précédent et au-dessus du consensus attendu (700 000). Les vents contraires qui ont pesé sur l’embauche, notamment les allocations chômage et les inquiétudes liées aux vaccins, devraient s’atténuer à l’automne et pourraient aider la croissance de l’emploi à s’accélérer. L’attention se porte maintenant sur la saison des résultats du deuxième trimestre et sur le projet de loi sur les infrastructures du président Joe Biden, qui pourraient aider le marché des actions à conserver son élan. En Chine, le PMI manufacturier a reculé plus que prévu en juin à 51,3 après 52 en mai alors que le consensus Reuters le donnait à 51,8

 Reprise des marchés américains 

Le marché américain comble désormais une partie de son retard sur les marchés européens. Deux raisons expliquent cette surperformance. D’une part, le président de la banque centrale américaine a rassuré les investisseurs sur la politique monétaire de la Fed après la réunion du 16 juin où certains membres ont contesté le scénario d’une inflation transitoire. La FED a réaffirmé que la politique accommodante restera en vigueur pour encore deux années. Cela a permis au taux réel de baisser et le dollar s’est affaibli. D’autre part, dans le cadre de l’American Jobs Plan, un accord entre républicains et démocrates a été trouvé sur un plan d’investissement dans les infrastructures américaines d’un montant de 579Md$ étalé sur huit ans. Parmi les axes privilégiés de ce plan, figurent les transports propres (accent mis sur le rail), l’eau, l’accès illimité à internet et les infrastructures énergétiques propres. 

Le point important est que cet accord ne prévoit aucune hausse de la fiscalité sur les riches ou sur les entreprises. Les baisses d’impôts de Trump ne seraient donc pas remises en cause. En revanche, la lutte contre l’évasion fiscale devrait être renforcée. Cet accord a été bien accueilli par les marchés boursiers. Il permet de soutenir la croissance économique et va générer une hausse des résultats des entreprises dans les secteurs touchés favorablement par ce plan. L’autre nouvelle positive tient à sa réduction par rapport aux montants annoncés initialement. Cette moindre envergure se traduira par moins de croissance mais il devrait moins dégrader les finances publiques américaines. Son impact sur les taux longs sera limité, d’où la progression récente des valeurs technologiques qui nécessitent toujours du financement bon marché. 

Les Etats-Unis sont entrés dans la seconde phase du cycle économique, la phase d’expansion après la phase de reprise. La croissance économique reste forte, mais l’activité va moins accélérer. Cette phase reste favorable aux marchés actions avec des rendements moins élevés et davantage d’opportunités au travers de choix d’investissement plus ciblés.

Le retour en force des fusions-acquisitions 

Les sociétés de capital-investissement (private equity) ont connu un premier semestre favorable puisque les transactions mondiales se sont élevées à plus de 500 Md$, un plus haut de 40 ans, contribuant à propulser l’activité mondiale des fusions et acquisitions à un niveau record. On dénombre 6 298 accords depuis début janvier, d’une valeur de 513 Md$ sans compter le « méga-accord » de 34 Md$ pour la société de fournitures médicales Medline. La hausse des transactions d’entreprise s’est poursuivie à un rythme effréné, le volume global atteignant un niveau de 1500 Md$ ce trimestre, le quatrième consécutif au cours duquel il a dépassé 1000 Md$, confirmant un rebond remarquable de l’activité depuis les premiers jours de la pandémie. Le montant total des fusions acquisitions depuis le début de l’année est de 2800 Md$, en hausse de 129% par rapport à 2020. 

La raison de ces montants importants de fusion-acquisitions tiennent à la restructuration des entreprises et à la volonté de quelques actionnaires de sortir de certaines activités en raison de la crise. Les banques d’investissement ont engrangé de fortes commissions. Le total a atteint 17,9 Md$ au premier semestre, montant le plus élevé depuis le début des années 2000. Blackstone a été impliqué dans trois des 10 plus grandes transactions financées par des capitaux privés, avec par exemple l’acquisition de 9,3 Md€ des activités d’autoroutes à péage d’Atlantia aux côtés du groupe Macquarie et de l’entreprise publique italienne Cassa Depositi e Prestiti. 

D’une façon plus générale, ces accords touchent la migration en ligne, la digitalisation, la révolution des sciences de la vie, le passage à l’énergie durable, la pénurie de logements, la reprise mondiale des voyages et les activités liées à la montée continue de la classe moyenne en Chine et l’Inde.

Flux d’investissements en direction des fonds américains 

Les investisseurs ont réinjecté de l’argent sur le marché boursier américain à un rythme élevé, alors que les valorisations sont proches des sommets historiques et que l’on peut craindre qu’une inflation plus élevée ne pousse la Réserve fédérale américaine à resserrer sa politique monétaire. Depuis février, les fonds d’actions américains ont enregistré des flux nets de 189 

Md$. Les fortes attentes de croissance, la baisse des taux d’intérêt, la hausse des dépenses des consommateurs et l’augmentation des taux de vaccination aux États-Unis expliquent la confiance des investisseurs dans l’économie américaine, ce qui a soutenu l’augmentation des flux au cours du premier semestre 2021. Goldman Sachs s’attend à ce que les ménages et les entreprises achètent encore pour 500 Md$ d’actions américaines d’ici la fin de l’année. Une part importante des entrées est allée aux actions cycliques telles que les financières, les industries et l’énergie, secteurs considérés comme bénéficiant d’une croissance économique élevée. Les fonds de petite capitalisation ont amassé 11 Md$ d’entrées au cours des cinq premiers mois de 2021, plus que toute autre année de la dernière décennie. Ce mouvement devrait se poursuivre, mais en intégrant une volatilité plus forte. 

Une hausse mais sans quatrième vague ! 

La plupart des signaux économiques sont au vert, avec une situation américaine en avance sur les marchés européens, des banques centrales qui agissent en mode accommodante et des Etats en appui aux secteurs économiques en difficulté. A horizon 6 mois, la seule crainte est celle du retour d’une crise sanitaire avec de nouveaux variants. 

Dans une dizaine de jours, débutera la publication des résultats des entreprises. Nous attendons des surprises positives, l’exemple du secteur bancaire sera intéressant à suivre avec logiquement deux effets positifs : une forte activité liée aux marchés financiers (fusions acquisitions, transactions boursières) et certainement aussi la reprise d’une partie des provisions pour risques.

Source : Lettre hebdomadaire n°167, lundi 05 juillet 2021– Jean-Noël VIEILLE – Chief Economist HPC membre du Groupe OTCex

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