Paralysie

mars 2020

La correction des marchés commence à prendre une tournure beaucoup plus agressive.

Le S&P 500 a perdu 12% en six séances. Source de multiples craintes et incertitudes, le coronavirus a aussi entamé et contaminé la confiance des investisseurs. Les journées de bourse commencent à ressembler à certaines époques noires des marchés. Le VIX a bondi à presque 40 contre 17 la semaine dernière. La crise sanitaire qui se mondialise (Europe, Amérique du Nord, Moyen-Orient…) met au défi les gouvernements et les entreprises pour parvenir à maintenir l’activité économique et quotidienne des collectivités et des individus. La globalisation des économies demeure le vecteur principal de cette pandémie. La place de la Chine comme plateforme de production mondiale pour certaines industries (l’industrie pharmaceutique par exemple) doit être repensée. Ainsi, le groupe Sanofi a-t-il récemment annoncé vouloir rapatrier ses centres de production en France. Le coronavirus éclipse les résultats annuels des entreprises qui sont aujourd’hui obligés de communiquer sur son impact. Le groupe Suez Environnement a ainsi prévenu les investisseurs que ses comptes seront amputés de 30-40 M€ sur le premier trimestre 2020 si les usines en Chine étaient rouvertes (comme cela semble le cas actuellement).

Les investisseurs subissent un véritable supplice de Tantale. Dans la mythologie grecque, Tantale, ayant offensé les dieux, est condamné à mourir de faim et de soif et à ne jamais obtenir ce qu’il désire. C’est ce qu’il est en train de se passer notamment aux Etats-Unis où après des années de performance positive, les investisseurs ne vont peut-être pas obtenir ce qu’ils désirent (une année supplémentaire de performance positive). Ainsi, ils ont retiré près de 18 milliards de dollars des fonds actions, soit le montant le plus important des neuf dernières semaines. Le COVID-19 est un signal du pic de la globalisation mais pas un risque structurel en lui-même. Il faut souhaiter, même si personne ne le sait, que sa propagation s’arrête dans les mois prochains.

La maîtrise de la chaine de production des biens doit être repensée. L’équilibre géographique sera le maître mot. Si les pays et les économies sont de plus en plus interdépendantes, le constat « trumpien » prend toute sa mesure aujourd’hui : les gouvernements doivent d’abord s’occuper de leur propre population. Cela passe donc par plus de production nationale et un protectionnisme assumé ou subi (le protectionnisme entraînant le protectionnisme) même au prix d’une croissance globale atrophiée. Les estimations de la croissance globale pour 2020 vont être revues en baisse (probablement sous les 3%) et l’impact sur les profits des entreprises sera visible et sensible selon les industries.

La baisse des marchés actions n’est donc pas incohérente même si elle paraît violente et un peu tardive. Les marchés ajustent le prix des actifs en fonction du risque anticipé sur le cycle économique d’autant que les performances des indices actions évoluaient entre 35 et 45% depuis début 2019.

Source : Texte achevé de rédiger le 28 février 2020 par Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion.

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