« Nouveau message optimiste en ce début de mois… »

décembre 2017

Trump, lâché par son conseiller : les marchés s’inquiètent mais la hausse doit repartir !

Semaine plus difficile pour l’ensemble des marchés financiers avec l’impact négatif en fin de journée de vendredi des déclarations de l’ancien conseiller de Donald Trump, M Flynn, inculpé dans l’affaire des liens présumés entre le président américain et le gouvernement russe au cours de la dernière campagne électorale. Flynn a l’intention de plaider coupable et a reconnu avoir menti au FBI. Il serait prêt à coopérer totalement avec le procureur spécial en charge du dossier et a indiqué que D. Trump lui avait demandé de se mettre en relation avec des émissaires russes. Si ces informations se confirment, le risque d’une destitution du président US va nécessairement refaire surface. Ces informations ont éclipsé les chiffres économiques US toujours très favorables. L’indice d’activité ISM manufacturier de novembre est resté bien orienté (58,2 vs 58,7 en octobre) attestant de carnets de commandes toujours élevés. La nouvelle publication du PIB US sur le T3 est en hausse de 3,3% vs 3% au T2 2017, les promesses de ventes de logements augmentent de 3,5% en octobre et le rebond de l’indice de confiance du consommateur se situe à 129,5 (vs 124 est.). Porté par ces éléments rassurants, Jerome Powell, le futur président de la FED s’est dit favorable à une normalisation de la politique monétaire et à un assouplissement de la réglementation financière chère à Trump lors de son audition devant le Sénat. Il s’inscrit dans la continuité de Janet Yellen et a confirmé les perspectives d’une nouvelle hausse à l’issue de la réunion du 13 décembre prochain. Le rendement du 10-ans US a alors augmenté à 2,39%.
L’élément important ce samedi est l’adoption surprise par le sénat américain de la réforme fiscale. Cela devrait redonner un coup de fouet aux actifs risqués et en particulier aux actions en effaçant le dernier mouvement baissié.
Sur la semaine écoulée, les marchés ont été négatifs en Europe (prise de bénéfices et hausse de l’euro): -1,50% pour l’Eurostoxx50, -1,36% pour le CAC 40 et -1,52% pour le DAX. Le Dow Jones affiche une progression de +2,86% (nouveau record) et le Nasdaq a perdu 0,6%. Des prises de bénéfices ont eu lieu sur les valeurs technologiques et les semi-conducteurs. Le compartiment Technos du S&P 500 a d’ailleurs perdu près 1,78% sur la semaine. Le NIKKEI a progressé de +1,19%, porté par les financières et l’affaiblissement du yen (-1,21% vs $) alors que les données macroéconomiques ont été décevantes (dépenses des ménages en baisse, PMI manufacturier en dessous des attentes en novembre comme la production industrielle en octobre). Les marchés n’ont pas réagi au nouveau test de missile balistique par la Corée du Nord, ce sujet n’a donc plus d’importance pour les marchés financiers.

La réforme fiscale de Trump est quasiment adoptée : un cadeau de Noël avant l’heure !

Le Sénat a approuvé ce samedi 2 décembre par 51 voix contre 49 le projet de réforme fiscale, première victoire pour Trump après son revers sur l’abrogation de l’Obamacare. Le projet voté par le Sénat doit être ensuite fusionné avec celui de la Chambre des représentants mais cette étape ne devrait pas poser de difficultés majeures, l’obstacle du sénat en raison de sa faible majorité était l’enjeu majeur.
Le texte prévoit de réduire les impôts de 1 000 Md$ sur dix ans (0,75 % du PIB environ), mais les recettes induites par le surplus espéré de croissance ne dépasseront pas 460 Md$, selon les calculs des experts du Congrès, d’où une augmentation prévisible de la dette gouvernementale américaine. Cette réforme est la première d’ampleur depuis celles décidées par Ronald Reagan dans les années 1980 (baisse des impôts et élargissement des assiettes). Cette réforme est favorable aux entreprises qui verront leur taux d’impôt sur les sociétés (IS) passer de 35 % à 20 %. Pour Trump, cette mesure devrait améliorer la compétitivité des entreprises, leur permettre d’embaucher et d’augmenter les salaires. Les entreprises pourront aussi déduire immédiatement leurs investissements de leur résultat imposable. Enfin, les entreprises américaines vont abandonner l’imposition mondiale des bénéfices (les profits des filiales étrangères sont imposés par le fisc américain lorsque les capitaux sont rapatriés aux Etats-Unis) au profit d’un système territorial. En contrepartie, il y aura une taxation à taux réduit à 14,5%, des 2 900 Md$ de profits des multinationales réalisés à l’étranger. On devrait donc assister à un retour de capitaux aux Etats-Unis, (plus de dividendes, plus de rachats d’actions mais il est peu probable que cela favorise in fine l’investissement et l’emploi). Cela devrait permettre de soutenir à court terme le dollar, au même titre que la hausse des taux.
L’autre aspect concerne les particuliers. La réforme double la part non imposable du revenu, supprime de nombreuses niches fiscales mais pénalise les divorcés (puritanisme oblige ?) et les étudiants (trop contestataires ?). En 2019, d’après les calculs du New York Times, cette réforme ferait 62% de gagnants (plutôt les hauts revenus), 8% de perdants et serait neutre pour les 30% restants.

Toujours des nouvelles positives en Europe !

Les solides données macroéconomiques publiées cette semaine témoignent de l’accélération de la reprise économique en zone euro : PMI manufacturier en hausse pour le mois de novembre à 60,1 (vs 58,5 en octobre) et indice des prix à la consommation à 1,5% (vs 1,4% en octobre). Au plan politique, l’hypothèse d’une nouvelle coalition CDU/SPD tend à se confirmer mais la partie est difficile. Le président du SPD, Martin Schulz, a indiqué qu’elle ne serait possible que si l’Allemagne répond positivement aux propositions de réformes demandées par Emmanuel Macron au sujet de la zone euro en particulier l’harmonisation fiscale et la nomination d’un ministre des finances de la zone euro. La décision formelle devrait avoir lieu lors du congrès du SPD le week-end prochain. Le parti reste divisé entre ceux qui plaident ouvertement pour une grande coalition alors que les jeunes socialistes ont lancé une pétition contre celle-ci. Les difficultés existent aussi du côté conservateurs. Le conseil économique de la CDU, un courant qui défend les intérêts du patronat a pris position contre une  » grande coalition « , affichant sa préférence pour un gouvernement minoritaire. En outre, avec la perte de légitimité des deux partis lors des dernières élections, beaucoup redoutent qu’à long terme, une grande coalition mette en danger la stabilité politique qu’elle garantit à court terme. Selon un sondage INSA publié par Bild, vendredi, seuls 22% des électeurs souhaiteraient une nouvelle « grande coalition », 30% préférant de nouvelles élections, tandis que 14% seraient tentés par une alliance entre les conservateurs et les écologistes, et 10% par la mise en place d’un gouvernement minoritaire.
Le Royaume-Uni et l’Union Européenne seraient tombés d’accord sur le règlement financier du Brexit avec un chiffre compris entre 45 et 55 Md€ alors que les britanniques ne souhaitaient que 20 Md€. Enfin, les pays de l’OPEP et la Russie se sont mis d’accord pour prolonger l’accord d’encadrement de la production jusqu’à fin 2018. Ils devront réexaminer en juin 2018 les progrès effectués pour rééquilibrer le marché. Cela a permis au prix du baril de pétrole de rester à un haut niveau.

Une dynamique haussière pour décembre ?

Assiste-t-on à un nouvel alignement positif des planètes favorables à la sphère financière ? Si l’on s’en tient à ce qui s’est passé cette semaine, la réponse est positive en dehors des probables prochains ennuis de Trump dans ses relations avec la Russie. En effet, les chiffres économiques continuent à confirmer une croissance solide en Europe et aux Etats-Unis et la réforme fiscale US devrait être bien accueillie ce lundi. Les avancées politiques en Allemagne et sur les conditions financières du Brexit devraient également être saluées positivement. Même si les valorisations n’offrent plus de potentiel de gains élevés, l’année 2018 pourrait être celle de l’amélioration des croissances bénéficiaires des entreprises qui pourrait alors redonner un potentiel de hausse pour les actions.

Source : Lettre hebdomadaire n°9, lundi 4 décembre 2017 Jean-Noël VIEILLE- Chief Economist HPC membre du Groupe OTCex

Avertissement : Ce document est un outil de présentation simplifié et ne constitue ni une offre de souscription ni un conseil en investissement. Il ne peut être reproduit, diffusé, communiqué, en tout ou partie, sans autorisation préalable.

Synergie Conseils Patrimoine

jean-noel_vieille