Les marchés accueillent calmement le retour de l’inflation aux Etats-Unis.

février 2018

Les investisseurs ont eu la joie de pouvoir dîner en tête à tête avec la dulcinée Inflation le jour de la Saint-Valentin.

En effet, la publication des chiffres d’inflation aux Etats-Unis le 14 février, traditionnelle fête des amoureux, a ancré encore un peu plus les futures anticipations inflationnistes. L’indice CPI (consumer price index), qui est celui que le commun des mortels observe, s’est affiché à 2,1% (contre 2,5% un an plus tôt). C’est toutefois plutôt l’indice PCE (personal consumer expenditure) qui doit être analysé car c’est lui qui sert de base pour la fixation de l’objectif de 2% de la Fed depuis 2012. Ce dernier est ressorti à 1,8% (contre 2,1% un an plus tôt). C’est donc plutôt un juste retour à la normale qu’une résurgence subite et ou un dérapage incontrôlé de l’inflation mais il faut le reconnaitre dans un contexte de taux d’intérêt très particulier. Le taux dix ans semble lorgner le niveau des 3% désormais. Ce renouveau inflationniste a donné des ailes aux marchés actions (des deux côtés de l’Atlantique) dans le sillage de bons résultats annuels et de discours optimistes pour 2018. Ca a beaucoup plus perturbé le marché des changes.

Ainsi, le dollar contre euro semble avoir franchi la barrière des 1,25 pour rester un peu plus durablement dans la bande de fluctuation 1,25-1,30. Le yen s’est renforcé contre l’euro après avoir enfoncé des niveaux spectaculaires (137). Des doutes subsistent en effet sur l’économie américaine. Le consommateur et l’investisseur immobilier seront sous pression avec la remontée des taux et la faiblesse du dollar. Les programmes de Trump vont mettre du temps à se diffuser dans l’économie et sont porteurs de déséquilibres budgétaires notoires.

A côté, la zone euro fait figure d’élève « presque » modèle : déficits budgétaires en forte réduction, excédent commercial, politique monétaire prévisible et accommodante, baisse généralisée du chômage (même en France!). Même l’euro fort ne semble pas alerter les investisseurs ou les dirigeants, pour l’instant tout au moins. Il se peut donc que le rebond des marchés perdure encore mais les défis sur les prochains mois demeurent les mêmes quand il s’agit d’absorber une hausse d’intérêt trop rapide.

Profitons en toutefois pour souhaiter (une nouvelle fois) bonne année à l’occasion du nouvel an chinois (année du Chien) et rappelons nous avec malice que 1994 (année difficile sur le marché obligataire) était aussi une année du Chien.

Source :  Commentaire de marché du 16 février 2018 par Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA.

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