G7 : Trump imperturbable, Merkel en leader et Macron effacé
Avec deux nouveaux présidents en place amenant avec eux leurs épouses respectives, politique spectacle oblige, la réunion du G7 n’aura pas apporté grand-chose. Il faudrait d’ailleurs parler d’un échec puisque Donald Trump ne souhaite plus accepter les accords de Paris sur le climat, réunion qualifiée à l’époque comme un grand succès. Ainsi, pour la première fois de son histoire, l’unité du G7 s’est brisée samedi en Sicile sur la question du climat, face à un Donald Trump plus résolu que jamais à refuser cet accord en dépit des pressions répétées des Européens (Grande-Bretagne et Union européenne), du Canada et du Japon. On pourra s’étonner d’un discours assez « langue de bois » d’Emmanuel Macron, moins rigoureux que celui d’Angela Merkel quand il voit dans Trump «un homme “ouvert”, “à l’écoute” et “qui a envie de bien faire”. D’après certaines dernières informations, le président américain aurait confié à des membres de son entourage qu’il entendait bien soustraire les Etats-Unis de l’Accord de Paris. Cette semaine a vu aussi quelques indicateurs économiques américains plus mitigés dans un contexte manifestement de plus en plus compliqué au niveau de sa légitimité politique. Celle-ci devrait voir de nouveaux développements très rapidement.
Le contexte boursier a ainsi été plus calme avec plusieurs marchés fermés en fin de semaine. Ainsi, les indices ont évolué en territoire négatif en Europe et positif aux Etats-Unis : -0,22% pour l’Eurostoxx50, +0,23% pour le CAC 40 et -0,29% pour le DAX. Le DJ affiche aussi une hausse de 1,32% et le Nasdaq marque une progression de +2,08%. Le NIKKEI a marqué une hausse de +0,49%.
Trump : l’attaché commercial au Moyen Orient modère ses discours anti-islam
A l’issue de sa visite en Arabie Saoudite, Trump a signé des contrats d’un montant pouvant atteindre 350 Md$, dont un contrat d’armement de 110 Md$, (cet armement pourrait-il un jour se retrouver aux mains des terroristes?). En visite en Israël par la suite, le président américain a aussi souhaité un renforcement des liens commerciaux entre les deux pays. Mick Mulvaney, le ministre du budget US a présenté un premier projet qui table sur un objectif ambitieux de 3% de croissance. Il a évoqué comme prévu une coupe de 3 600 Md$ (dont 800 Md retirés à Medicaid) sur 10 ans dans les fonds destinés aux programmes sociaux (précarité, aides aux agriculteurs, food stamps…) permettant de couvrir les augmentations de budget dans la Défense (+10% soit 54 Md$) et de mettre en place la réforme fiscale. Rien ne permet aujourd’hui pourtant de justifier une croissance de 3% du PIB même si celle du T1 vient d’être révisée en hausse de 0,7 à +1,2%, en raison d’une consommation des ménages supérieure aux attentes et d’une amélioration des données relatives à l’investissement. Les principaux moteurs de la croissance restent dynamiques. Néanmoins, la tendance sur les commandes de biens d’équipements reste assez mal orientée pour le second mois consécutif, ce qui peut s’expliquer par l’attentisme des agents à l’égard de la réforme fiscale et du plan d’investissement promis par D. Trump. Cette tendance risque d’impacter négativement l’investissement au T2-2017, alors que l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan en mai était aussi révisé à la baisse, à 97,1 contre 97,7 pour la première estimation. Le sentiment des marchés US avec des indices boursiers au plus haut est que la croissance américaine restera dynamique dans les prochains mois et que l’administration Trump finira par délivrer ses promesses, ce qui entraînera une reprise de la hausse des taux souverains américains, et par effet d’entraînement européens, mais dans un horizon de temps un peu plus lointain.
Vers une poursuite de la hausse du pétrole !
Suite à la réunion de l’OPEP, l’accord du 30 novembre dernier a été prolongé pour neuf mois supplémentaires sans coupes additionnelles. Ceci correspondait à nos attentes mais le marché a été dans un premier temps déçu et le prix du pétrole a fortement chuté en milieu de semaine. Cette évolution est exagérée, nous continuons à tabler sur un rééquilibrage du marché du pétrole dans les prochains mois, qui permettra aux cours du Brent de remonter progressivement vers 55-60 $ d’ici la fin de l’année. Si la décision de l’OPEP a déçu les plus optimistes, nous estimons en effet que le cours du Brent est à présent revenu sur une base plus saine pour repartir sur une trajectoire haussière au fur et à mesure des bonnes nouvelles concernant l’accélération de la demande mondiale de pétrole dans les mois à venir.
Europe : Que va désormais faire la BCE ?
Lors d’une réunion des ministres des Finances de la Zone Euro à Sofia, Peter Praet, l’économiste de la BCE a indiqué qu’il souhaitait attendre des signaux plus tangibles sur la reprise économique avant de réduire le soutien monétaire. A l’inverse, Benoit Cœure met en garde quant au maintient trop long d’une politique monétaire accommodante et souhaite abandonner ce sentiment « dovish ». La prochaine réunion du conseil des gouverneurs de la BCE consacrée à la politique monétaire se tiendra le 8 juin à Tallinn. Y a-t-il des visions divergentes au sein de la BCE ? Nous pensons qu’il s’agit davantage de positionnements tactiques de certains membres en amont de la désignation du successeur de Mario Draghi dont le poste arrive à échéance en 2019. Berlin se montre ainsi de plus en plus critique vis-à-vis de la politique jugée trop accommodante. Les rachats massifs de dettes souveraines et les taux d’intérêt négatifs ont des effets négatifs sur l’épargne des allemands et sur les bénéfices des établissements financiers. Si les prochains chiffres économiques montrent une embellie de la croissance et de l’inflation, la pression sera alors forte pour que la BCE change de politique. Dans cette hypothèse le candidat idéal pour la succession de Draghi serait le patron de la Bundesbank, Jens Weidmann, ancien sherpa d’Angela Merkel. Attendons ainsi le 8 juin avec de nouvelles prévisions de croissance et d’inflation de la zone euro. Pour l’instant, les premières estimations des PMI composite de mai sont ressorties supérieures aux attentes, confirmant l’accélération de la croissance : France (57,6 vs cons 56,6), Allemagne (57,3 vs cons 56,6), Zone Euro (56,8 vs cons 56,7). Le climat des affaires allemand a également affiché un score supérieur pour le même mois (114,6 vs cons 113,1).
Peu de risques de baisse des marchés !
Après un mois de mai plutôt baissier, juin va être marqué par le retour en force des banques centrales. Logiquement, le FED devrait poursuivre le relèvement de ses taux, sauf si les difficultés politiques de Trump s’accéléraient et comme indiqué plus haut on attend un peu plus de visibilité de la part de la BCE. Les données macro-économiques restent encore très favorables et nous attendons des publications des résultats des entreprises assez favorables sur ce deuxième trimestre. Reste que le niveau de valorisation des marchés US reste assez élevé alors que les marchés européens présentent davantage d’upside. Nous ne voyons pas de signes explicatifs forts pour justifier une baisse forte des marchés, nous restons toujours dans une optique favorable avec une assez faible volatilité en perspective.
Source : Lettre hebdomadaire 360 Hixance am n°237, lundi 29 mai 2017 – Jean-Noël VIELLE – Directeur de la gestion
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