Commentaires Macro – Allocations d’actifs

juillet 2020
  • Le fait le plus marquant en Europe la semaine dernière a été l’accord conclu par les chefs d’Etat européens sur un plan de relance et le budget 2021-2027. Cet accord aidera l’UE à se reconstruire après la pandémie et soutiendra les investissements dans les transitions vertes et numériques. Il doit cependant être encore adopté par le Parlement européen, et des changements sont encore possibles (et même probables).

 

  • L’accord est important d’un point de vue politique et symbolique. Les dirigeants européens ont montré que l’Union pouvait offrir une solidarité significative aux membres dans le besoin. En outre, l’accord permet des transferts budgétaires importants et prévoit une certaine mutualisation de la dette de la zone euro : il s’agit d’un premier pas vers une possible politique budgétaire commune et la mise en place d’un marché obligataire unifié. Cet accord est une assurance supplémentaire contre le risque systémique européen. Il réduit le risque d’implosion / d’éclatement et réduit donc la prime de risque sur tous les actifs européens.

 

  • Pendant ce temps, l’activité économique se normalise en Europe. Les indices PMI ont largement dépassé la barre des 50 en juillet et sont compatibles avec une forte expansion, principalement tirée par les services, notamment en France.

 

  • À l’inverse, les données américaines sont mitigées. Si le marché immobilier est bouillant outre-Atlantique, le marché de l’emploi est une source d’inquiétude après la hausse surprenante des demandes d’indemnisation chômage. Les PMI et la confiance des consommateurs ont également transmis un message de ralentissement de la croissance, faisant craindre une reprise incomplète.

 

  • Les marchés boursiers ont déjà largement intégré la reprise économique.

 

  • Les investisseurs risquent maintenant se concentrer sur : (1) le regain de tensions sino/américaines après que les Etats-Unis ont ordonné à la Chine de fermer son consulat à Houston et que les Chinois ont riposté; (2) le calendrier d’un nouveau plan de relance américain, sans lequel un pic des défauts de paiement sur les crédits à la consommation serait inévitable, entraînant des effets de contagion dans le secteur bancaire; et (3) les signes d’un arrêt du marché de l’emploi aux États-Unis.

 

  • Certaines de ces préoccupations sont exagérées. Elles rappellent néanmoins les risques auxquels les investisseurs seront confrontés jusqu’à la fin de l’année. Le mois d’août pourrait être difficile pour les marchés boursiers si la situation continuait de se détériorer sur le plan sanitaire.

 

  • Les résultats des entreprises du deuxième trimestre ont jusqu’à présent été meilleurs que prévu, mais les attentes étaient très faibles.

 

  • En termes d’allocation, le couple risque/rendement des actions se détériore, comme nous l’avons déjà mentionné fin juin (une reprise américaine qui semble faire long feu, escalade des tensions entre les Etats-Unis et la Chine, surexposition sur la Tech, perspectives budgétaires incertaines aux Etats-Unis, seconde vague épidémique de plus en plus probable).

 

  • Les obligations souveraines développées sont chères et affichent un profil asymétrique à la baisse, mais la duration reste une bonne couverture contre les périodes de risque, du moins tant que l’inflation reste modérée.

 

  • L’or a atteint un niveau record la semaine dernière, franchissant le seuil de 1900. Nous avons longtemps été un fervent partisan de l’or  -nous avons 10% d’or physique dans notre allocation d’actifs depuis la fin du mois d’août dernier (voir notre WSR #74) – mais nous pensons que la hausse actuelle des prix de l’or n’est plus compatible avec les fondamentaux. Nous comprenons que la hausse des prix de l’or reflète les craintes d’un débasement du dollar en lien avec la forte monétisation de la Fed, mais à notre avis, ces craintes sont exagérées. Si l’or dépasse la barre des 2000, nous réduirons probablement notre exposition à 5 %.

 

  • Nous avons réduit notre exposition au dollar début juillet, avertissant que l’EURUSD pourrait atteindre 1.15. Même si le dollar semble survendu et l’euro suracheté, nous continuons à réduire l’exposition car les nouvelles américaines ne s’amélioreront probablement pas beaucoup dans les mois à venir (incertitudes économique, politique, sanitaire et fiscale). L’EURUSD devrait évoluer dans une fourchette de 1.10 à1.20 jusqu’à la fin de l’année, mais étant donné la forte dynamique actuelle et l’absence de résistance chartiste significative, une percée dans la zone 1.20-1.25 est très possible.

 

Source : Weekly Strategy Report #113 – 27 Juillet 2020 – par Emmanuel Kragen, Cross Asset Strategist, Kepler Cheuvreux Solutions.

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