Comment investir en 2017 ?

janvier 2017

Croissance, Inflation, Actions

« Chaque année, le rossignol revêt des plumes neuves, mais il garde sa chanson », Frédéric Mistral, écrivain français de langue d’oc provençale et Prix Nobel de littérature en 1904.

Encore plus convaincus que les années passées, nous sommes persuadés que l’allocation en faveur des actions Value* européennes et particulièrement françaises sera bénéfique pour l’investisseur en 2017.

Décryptage en cinq points clés.

Un environnement macro-économique plus favorable qu’en 2016

Toutes les enquêtes de conjoncture vont actuellement dans le même sens : la croissance mondiale est en train d’accélérer. Les pays développés continuent d’afficher des chiffres robustes, certes plus faibles que par le passé, tandis que la situation des pays émergents s’améliore avec des espoirs de reprise pour les pays producteurs de matières premières (Russie et Brésil) et une économie chinoise sous contrôle. Par ailleurs, le thème de la déflation s’estompe, sans que l’on puisse évoquer à ce stade de tendance inflationniste. Les indicateurs sur les niveaux des salaires seront à surveiller, notamment dans les économies en situation de plein emploi.

Des politiques monétaires en voie de normalisation

Après avoir fait preuve d’une extrême prudence tout au long de l’année 2016 avec une seule hausse de son taux directeur, la Réserve fédérale se dirigerait vers trois relèvements de taux en 2017. Après plus de trois décennies de baisse des taux d’intérêt, le monde obligataire pourrait bien être confronté à la normalisation des politiques monétaires, dans un en– vironnement de reprise économique à risque inflationniste. La Banque Centrale Européenne en s’engageant dans la voie du « soft tapering »** maintient sa politique accommodante. Néanmoins, le pic de ses interventions est dépassé et la fin de son programme d’achats devrait être effective en 2018.

Un euro notoirement sous évalué

En dépit d’excédents courants records, l’euro affiche contre dollar un plus bas de 15 ans. Certes, cette situation traduit davantage la force du dollar que la faiblesse de l’euro. Pour un résident de la zone euro, il faut bien intégrer les risques de change encourus en quittant aujourd’hui l’univers des investissements en euro. Sauf détérioration de la situation politique à l’intérieur de la zone, le retournement à la hausse de l’euro peut être envisagé dans la deuxième partie de l’année.

Qui conduisent naturellement à privilégier les actions européennes

Une croissance plus forte, plus inflationniste constitue un scénario quasi idéal pour l’investissement en actions, sous réserve d’une traduction concrète dans les résultats des entreprises. Imputée à l’élection de Donald Trump, la hausse spectaculaire des marchés d’actions depuis le mois de novembre dernier est aussi le reflet de ce changement d’environnement favorable aux actions, défavorable aux obligations. Mais, aux Etats-Unis, les investisseurs ont déjà largement anticipé la mise en œuvre de politiques économique et fiscale agressives au bénéfice des entreprises américaines.

Toutefois, avec la poursuite de la hausse des rendements obligataires en perspective, Wall Street n’offre qu’un potentiel limité sur ses niveaux actuels. À l’inverse, l’Europe toujours mal aimée dans les allocations d’actifs pourrait constituer la bonne surprise de 2017. La méfiance suscitée par la zone euro en raison d’un calendrier politique chargé, paraît exagérée. Contrairement à une opinion largement répandue à l’étranger, la probabilité d’un vote de rupture semble faible aussi bien en France qu’en Allemagne. Cette décote politique dont les marchés de la zone souffrent doit donc être mise à profit sans attendre le résultat des élections, événements qui comme en 2016 pourraient être des catalyseurs à la hausse.

De plus, contrairement aux années précédentes, les résultats des entreprises pourraient surprendre positivement. Attendues en hausse de 14% en 2017 (10% hors valeurs financières), les estimations bénéficiaires pour la zone euro sont orientées à la hausse depuis trois mois.

Avec un biais favorable au style Value.

Après une décennie de sous-performance, la gestion Value a amorcé son retour en grâce en septembre dernier, avec le fort rebond des valeurs financières. Il s’agit là d’un mouvement de rattrapage destiné à se poursuivre tant les écarts de valorisation par rapport aux valeurs de qualité ou de croissance restent élevés. En effet, hors sociétés en perte, l’indice Euro Stoxx Value n’est valorisé qu’à 13,6 fois les bénéfices de l’exercice en cours pour un rendement escompté de 4,3%.

En conclusion, la combinaison d’une gestion Value, sousreprésentée dans les portefeuilles, dans une Europe structurellement sous-pondérée par les investisseurs, alors même que l’euro est notoirement sous-évalué pourrait bien représenter le pari gagnant de 2017

* Value : La gestion de type value se caractérise par des investissements dans des valeurs sous-évaluées à un instant donné.
** Soft tapering : baisse progressive et graduelle du montant de ses rachats d’actifs.

Source: Texte achevé de rédiger le 2 janvier 2017 par Jean-Charles Mériaux, directeur de la gestion chez DNCA.

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