Bilan et perspectives second semestre 2016

juillet 2016

Le premier semestre 2016 n’aura pas été facile pour les différents acteurs des marchés financiers. Février et juin ont marqué deux phases de baisse pour l’ensemble des marchés, la première en raison des doutes sur la Chine et ses répercussions négatives sur l’ensemble de l’économie mondiale, la deuxième étant due à l’effet négatif du Brexit. Les autres interrogations qui ont amené une volatilité très élevée sont liées aux interventions des banques centrales. La visibilité est désormais plus forte puisque la FED devrait poursuivre très progressivement sa remontée des taux alors que la BCE va rester pour au moins encore une année dans une politique très accommodante. De son côté, le gouverneur de la Banque du Japon a annoncé qu’il écartait la possibilité d’avoir revoir recours à une distribution de liquidités aux consommateurs, pas « d’helicopter money », ce qui a fait fortement baisser le marché japonais en fin de semaine. Du côté des résultats publiés par les entreprises, ceux-ci sont plutôt favorables aux Etats-Unis justifiant la bonne performance des marchés US depuis le début de l’année, alors qu’en Europe, la diversité est plus forte avec quelques profits warning qui pénalisent certaines entreprises (Swatch, TF1, ….).

Sur la semaine, les indices boursiers ont plutôt réalisé du surplace dans de très faibles volumes : +0,46% pour l’Eurostoxx50, +0,20% pour le CAC40 et +0,80% pour le DAX. Le DJ affiche une progression de 0,16% et le Nasdaq de +1,45%. Le NIKKEI a lui reculé de xx%.

Le G20 s’inquiète de l’évolution de la croissance mondiale

Lors de la réunion du G20 ce dimanche en Chine, les discussions ont été principalement focalisées sur le Brexit et ses conséquences. L’éventualité de la sortie du Royaume Uni “renforce les incertitudes” pour l’économie mondiale, celle-ci s’ajoutant aux menaces pré-existantes sur la croissance mondiale. Le communiqué final précise aussi que les pays de l’UE “sont bien positionnés” pour contrer “de manière dynamique” les éventuelles répercussions économiques et financières du Brexit. Le Fonds monétaire international (FMI) a de son côté abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017 en avertissant que des incertitudes prolongées sur le Brexit pourraient entraîner un ralentissement encore plus drastique, -0,1 point pour 2016 et 2017 à 3,1% et 3,4%. Tout le monde redoute surtout la phase de négociations qui restera très délicate entre les différents acteurs qui pourrait amener une perte de confiance des acteurs économiques en Grande-Bretagne et en Europe. Nous sommes sur un terrain essentiellement politique et on ne peut pas considérer aujourd’hui que les dirigeants politiques européens et britanniques prennent la mesure de leurs responsabilités. La conséquence pour les marchés sera donc difficile à prévoir et nous allons connaître une forte volatilité au fil des rapports de force.

Au-delà du cas britannique, le commmuniqué du G20 confirme que « de forts risques persistent et que la volatilité financière demeure élevée en raison des conflits géopolitiques, du terrorisme et des flux de migrants qui continuent de compliquer l’environnement économique ». La reprise pourrait ainsi être plus faible qu’espéré. Enfin le G20 a aussi insisté sur le fait que les politiques monétaires déjà ultra-accommodantes des grandes banques centrales n’étaient plus suffisantes. Plusieurs pays ou organisations comme le FMI avaient déjà appelé les Etats à augmenter leurs dépenses publiques pour soutenir une croissance fragilisée. Le communiqué final du G20 appelle, lui, à utiliser “tous les outils disponibles” pour relancer l’activité et renforcer les dépenses d’infrastructures en dépit des réticences de Berlin à ce sujet. En conclusion, peu de mesures concrètes et des messages plutôt incantatoires à l’issue de ce G20, qui ne répondent pas vraiment aux exigences de la situation. Nous avons ainsi une conviction forte : ce ne sont pas les politiques qui vont résoudre les questions économiques actuelles d’autant que la plupart des grands acteurs entrent en campagne électorale dans des positions assez peu confortables.

Quelques données favorables en Europe !

En Europe, l’indice ZEW du sentiment des investisseurs allemands s’est dégradé en juillet à -6,8 (vs cons. 9,0; la moyenne long terme de l’indice étant de 24,3). Cet élément négatif a été atténué par les commentaires de la BCE. Comme attendu, elle n’a rien changé à sa politique monétaire mais son président s’est félicité de la bonne tenue de l’économie de la zone euro malgré le Brexit, et surtout des bons résultats de l’enquête mensuelle sur le marché du crédit européen (croissance modérée des crédits prévue au T3) et du rebond de l’inflation lié à la hausse des cours du pétrole. Ceci confirmerait ainsi la réussite de la politique de la BCE sur deux points fondamentaux, l’augmentation des crédits bancaires pour soutenir la croissance et la remontée progressive de l’inflation. Les indices PMI composites préliminaires sont ressortis ainsi au dessus des attentes en Zone Euro (53.1 vs. cons. 52.5) notamment grâce à une meilleure performance des pays ‘core’, ceci pouvant ainsi confirmer les propos de Draghi.

Les US, portés par les résultats des entreprises !

C’est la saison des résultats des entreprises qui dirige l’évolution des marchés US. Ils ressortent globalement au-dessus des attentes. Sur les 100 premières sociétés du S&P500 qui ont publié leurs résultats du T2, 68% d’entre-elles ont dépassé les attentes de BPA et 54% d’entre-elles ont surpris favorablement sur leur chiffres d’affaires. Au niveau sectoriel, les Bancaires surperforment grâce aux bons résultats de Bank of America, Morgan Stanley et dans une moindre mesure Goldman Sachs. Le secteur de la Tech a aussi été bien orienté grâce aux bons chiffres d’IBM, de Microsoft et d’eBay. A l’inverse, Starbucks, Netflix et Southwest Airlines ont fait moins bien qu’attendu. 

Au niveau macro, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont revenues sur leur plus bas niveau depuis trois mois (253k vs. cons. 265k), la croissance des mises en chantier de logements pour le mois de juin est ressortie aussi au-dessus des attentes (+4.8% vs. cons. 0.2%), tout comme l’indice PMI manufacturier préliminaire du mois de juillet (52.9 vs. cons. 51.5).

Quelles perspectives ?

Les marchés sont redevenus assez efficients. La chute très exagérée liée au Brexit est corrigée ce qui est logique dans la mesure où les effets négatifs ne seront pas immédiats pour l’économie et les entreprises. Les politiques des banques centrales ne devraient pas apporter de suprises majeures (remontée des taux US et stabilité ailleurs). En conséquence, le facteur principal de l’évolution des marchés devrait être les discours des entreprises. Pour l’instant des deux côtés de l’Atlantique, ces derniers sont favorables et apportent donc une dynamique positive. Jusqu’à quel niveau ? C’est toute la question et les aspects politiques sont eux plutôt négatifs, ce qui rend l’équation des investisseurs compliquée. En maintenant tout de même une certaine prudence, nous avons désormais un sentiment un peu plus positif principalement en raison de la qualité des publications des entreprises.

Source : Jean-Noël VIELLE  – 360 Hixance AM – Lettre hebdomadaire du lundi 25/07/2016

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