Coup de froid sur les marchés

février 2018

La semaine a été marquée par un coup de froid sur les marchés financiers qui semblent inexorablement épouser les évolutions climatiques de ces dernières semaines.

Les deux fortes corrections journalières du marché américain (supérieures à 4%) constituent une première réponse à ce mouvement rapide de remontée des taux 10 ans (de 2% à 2,8% en quelques mois). Cette normalisation monétaire, engagée d’abord par les banques centrales, ne doit pas être perçue uniquement comme un risque pour les investisseurs bien qu’elle ait poussé l’indice de volatilité (VIX) à un niveau rarement atteint (37 contre 11 en début d’année). En effet, la rentabilité du capital ne correspond plus déjà depuis longtemps à l’évolution des fondamentaux économiques.

L’ajustement modéré des marchés actions européens à la suite de ce premier mouvement de panique à Wall Street s’avère une bonne surprise. L’Europe, et plus particulièrement la zone Euro n’a donc pas amplifié le mouvement contrairement au passé. Son retard de performance par rapport aux indices actions américains et sa valorisation moins généreuse peuvent avoir servi d’amortisseurs à la baisse. Le scénario macro-économique n’est aujourd’hui pas remis en cause (croissance mondiale synchronisée) mais certaines entreprises européennes pourraient avoir des difficultés à absorber les effets devises défavorables (dollar faible), l’augmentation des coûts des matières premières et la pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs (construction). Avec des croissances de bénéfices attendues autour de 10% cette année, il semble cependant que cet objectif soit accessible.

Par ailleurs, le niveau de rendement net à travers les dividendes distribués (>3%) se situe toujours à un niveau bien plus élevé que les rémunérations obligataires. Les phases d’ajustement des taux, même sous contrôle de banques centrales attentives, sont souvent perçues comme des périodes d’instabilité et de perturbation. Les baisses futures potentielles des marchés actions doivent être donc utilisées pour acheter des actions européennes dont le niveau de valorisation les protège contre le scénario de hausse des taux longs qui se profile partout dans le monde.

L’investisseur actions peut être comparé aujourd’hui à un alpiniste chevronné grimpant sur un glacier et devant franchir plusieurs crevasses profondes et dangereuses avant d’espérer atteindre le prochain sommet.

Source :  Commentaire de marché du 9 février 2018 par Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA.

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